Plan de reprise après sinistre : définition et fonctionnement

Les interruptions inopinées et les pertes de données résultant de diverses menaces cybernétiques, d’erreurs humaines, de défaillances techniques ou encore de désastres naturels peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour les entreprises. Sans une stratégie adéquate pour se relever après un sinistre, ces incidents peuvent entraîner la fermeture définitive d’une entreprise.

D’après une étude menée par le cabinet Vanson Bourne, 80% des petites entreprises mettent la clé sous la porte après avoir été confrontées à un grave problème informatique, qu’il s’agisse d’une panne système ou d’une attaque informatique. L’affaire Lise Charmel, frappée en 2019 par un logiciel de rançon qui a paralysé entièrement son système informatique, illustre parfaitement la gravité de tels incidents, conduisant l’entreprise vers une crise financière et commerciale insurmontable et à son placement en redressement judiciaire.

La définition d’un plan de reprise après sinistre

Un plan de reprise après sinistre (DRP) est une démarche structurée et documentée incluant des politiques, des processus et des rôles spécifiques destinés à aider les organisations à restaurer leur système d’information et leurs données après un sinistre. Ce plan détaille la manière dont une organisation doit répondre à des incidents disruptifs tels que les cyberattaques, les coupures d’électricité, les défaillances logicielles, ou encore les erreurs de manipulation par les utilisateurs. Constituant un pilier du plan de continuité d’activité, le DRP joue un rôle crucial en permettant aux organisations de surmonter efficacement les incidents imprévus et de reprendre leurs activités dans les meilleurs délais.

L’objectif fondamental d’un tel plan est de réduire au minimum les interruptions d’activité consécutives à un sinistre, un cyberincident ou une perte de données. La mise en place d’un DRP robuste permet d’agir de manière efficace face aux catastrophes imprévues, en limitant leur impact sur l’entreprise. Un plan bien conçu diminue les temps de récupération, réduit les pertes de données et les arrêts d’activité, tout en facilitant un retour rapide à la normale. Il assure ainsi la continuité des opérations avec le moins de perturbations possible après un événement inattendu.

Structurer un DRP accroît par ailleurs la résilience organisationnelle, permettant aux entreprises de s’adapter et de répondre efficacement aux situations imprévues, tout en réduisant l’impact et en accélérant le processus de récupération. De plus, les normes de conformité exigent souvent la mise en place d’un DRP dans de nombreux secteurs, garantissant ainsi non seulement l’évitement de sanctions mais aussi la démonstration d’un engagement envers la fiabilité opérationnelle et la qualité du service client.

Différences entre le plan de reprise après sinistre et le plan de continuité des activités

Bien qu’ils soient étroitement liés, un DRP et un plan de continuité des activités (PCA) correspondent à deux stratégies distinctes face aux risques associés à des événements imprévus, chacun répondant à des objectifs différents. Le DRP se concentre sur la restauration de l’infrastructure informatique et des données après une perturbation, décrivant des mesures précises pour la récupération des systèmes, des applications et des données essentielles afin de minimiser les interruptions et de garantir la continuité opérationnelle.

À l’inverse, le PCA adopte une approche plus globale, s’étendant au-delà de la dimension informatique pour inclure le personnel, les infrastructures physiques, la communication et les processus opérationnels, dans le but de maintenir les activités critiques pendant et après une catastrophe. Le PCA englobe donc le DRP tout en traitant d’autres enjeux tels que la sécurité du personnel, la communication en situation de crise et la gestion des ressources.

Les divers plans de reprise après sinistre disponibles

Plusieurs types de DRP peuvent être mis en œuvre pour garantir une reprise efficace de votre entreprise après un désastre. Chaque variante vise à protéger différents aspects de l’infrastructure informatique de l’entreprise et répond à des besoins organisationnels spécifiques. Selon la nature de l’entreprise, l’importance stratégique des systèmes, les contraintes budgétaires et les exigences légales, il est possible de choisir un plan précis ou de combiner plusieurs approches :

– Un plan de reprise réseau (NDRP) se focalise sur la restauration de l’infrastructure réseau et de la connectivité suite à des perturbations comme les catastrophes naturelles, les cyberattaques ou les pannes techniques. Ce plan prévoit des stratégies pour identifier les vulnérabilités, sauvegarder les configurations, reconfigurer le réseau et mettre en place des canaux de communication alternatifs.

– Le plan de reprise pour les centres de données (DCDRP) est vital pour la récupération des serveurs, des systèmes de stockage et des composants d’infrastructure. Il implique l’évaluation des vulnérabilités, la définition des objectifs de récupération, l’établissement de solutions de basculement et la gestion des sauvegardes hors site pour une redondance des données.

– Les plans basés sur le cloud utilisent des services en ligne pour le stockage, la sauvegarde et la récupération des données. Ils permettent aux entreprises de stocker des données critiques et de répliquer leurs systèmes dans le cloud, assurant ainsi la redondance et la disponibilité des données. La souplesse et l’évolutivité des solutions cloud facilitent une récupération rapide et un accès depuis n’importe quel endroit disposant d’une connexion internet.

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